D'ici et la bas

Inde… le Sud

Dernier pays de notre grand périple asiatique… l’Inde. Pays de plus de 1,2 milliard d’habitants (près de 1/6ème de la population mondiale) pour une superficie équivalente à 6 fois la France métropolitaine ou encore 1/3 de l’Europe. Il nous reste exactement 9 semaines pour découvrir ce gros morceau. Nous démarrons à Chennai (Sud-Est) pour finir à Calcutta (Nord-Est) après avoir longé une bonne partie de la côte Ouest… Remarquez les distances énormes que l’on devra parcourir en bus ou en train…

20150225_102543(1)

Je vous propose de scinder l’Inde en 2 parties… Cette partie concernera nos premières impressions et notre séjour dans la partie Sud du pays.

Nous arrivons à Chennai, 4ème plus grande ville du pays avec près de 7 millions d’habitants. Direct notre taxi qui nous emmène en ville nous met dans le bain… Circulation anarchique, klaxons incessants, chaleur et poussière, odeurs d’urine, bâtiments décrépis et clochards sur les trottoirs. Un joyeux bordel quoi. Dès le lendemain matin nous partons visiter la ville… En soi, peu de sites touristiques (et peu de touristes) mais une ambiance survoltée qui ,à la fois ,a le mérite de nous surprendre tout en étant fatigante. La chaleur est suffocante sur les coups de midi et les jus de fruits frais et lassi (yaourt) parmi les nombreuses échoppes spécialisées sont les bienvenus. On comprend vite que lorsque les gens dodelinent de la tête de gauche à droite ça veut dire « ok pas de problème ». Il est parfois difficile de faire la différence avec un « non » mais bon c’est mignon…

Un petit tour sur la plage de Chennai sera l’occasion de voir des indiens jouant au bord de l’eau en sari (costume traditionnel chez les femmes) et en jeans chez les hommes. On nous proposera un tour à cheval au bord de l’eau mais bon c’est pas notre truc. L’eau est malheureusement trop sale pour qu’on puisse s’y baigner sans risque. Les eaux usées de la ville comme (presque) partout en Asie ne sont pas traitées…

Nous allons en bus local à Mamallapuram, ancien village des Beatles (et de hippies) situé à 2 heures au sud de Chennai… enfin en théorie quand on ne se loupe pas la correspondance! Les indications étant en spaghettis nous nous faisons aider par un indien pour comprendre dans quel bus monter. Ça promet pour la suite!

Mamallapuram aura été globalement décevante. Les temples à proximité ne nous impressionnent pas (surtout après 1 mois en Birmanie) et le village vit exclusivement du tourisme et ça se voit ! Autant à Chennai on ne voit pas de blancs, autant ici on cherche presque les indiens ! Les resto assez chers et boutiques souvenirs (tissus, objets tibétains, etc.) s’enchaînent pour le plus grand plaisir de nombreux vacanciers qui finissent paisiblement leur voyage en Inde (l’aéroport de Chennai étant un grand aéroport international). Bon, nous avons quand même trouvé une piaule sympa à 800 Rs (12€) et quelques commerçants souriants dans le lot. A noter aussi comme ailleurs en Inde les bénédictions matinales sous forme de dessins à la craie devant chaque porte et aussi la bénédiction des véhicules en les aspergeant d’eau et en explosant une noix de coco sur le sol pour conjurer le mauvais sort…

Encore un bus et nous voilà à Pondichéry, ancien comptoir français datant de 1670. A l’indépendance de l’Inde face aux colons britanniques en 1947, la ville est restée sous protectorat français jusqu’en 1956. De nos jours, la ville est coupée en 2 par une rivière-égout… D’un côté nous trouvons le ghetto touristique avec ses églises, ses restaurants gastronomiques, son front de mer, ses belles rues calmes et ombragées aux noms français. En soi un petit havre de paix avec de nombreux expat français. D’un autre côté, la ville populaire avec son marché, ses klaxons, ses vaches (animaux sacrés donc intouchables) qui déambulent nonchalamment… J’exagère un peu ma description mais bon.

Dernière étape avant de quitter la région du Tamil Nadu… la ville de Madurai et ses 1,2 millions d’habitants. Nous y arrivons au petit matin après 8 heures de bus couchette inconfortable et trop bruyant pour espérer fermer l’œil. Un peu moins bordélique que Chennai, Madurai n’est pas pour autant un lieu reposant. La ville n’a que peu d’intérêt (sauf pour se faire faire un costume) à l’exception du temple hindou de Sri Meenakshi Amman. Cet ensemble de temples très anciens est constitué de 12 gopuras (tours verticales) dont le plus haut culmine à 52 mètres. Il s’agit d’honorer la déesse Meenakshi Amman aux 3 seins et aux yeux de poisson. Ça sera aussi l’occasion pour nous de nous faire bénir par un éléphant (trompe posée sur notre tête moyennant un petit billet pour le cornac) ce qui n’est pas du luxe quand on pense à toute la route qu’il nous reste à parcourir jusqu’à Calcutta…

Nous arrivons au Kerala, province du sud-ouest de l’Inde. Première étape… le village de Munnar dans les montagnes (1500 mètres d’altitude). Enfin un peu de fraîcheur et de calme !! La région est connue pour ses plantations de thé immenses et la présence d’une brume qui s’accroche aux cimes alentours donnant une impression de vivre hors du temps. Et je confirme il s’agit d’un de nos coups de cœur. On avait bien vu des plantations de thé sympas au nord de la Thaïlande mais là c’est autre chose… Les photos parlent d’elles-mêmes…

Un bus à rallonge et une navette-bateau plus tard , nous voilà arrivés à Fort Cochin. Cochin héberge 1,4 million de personnes mais contrairement à Chennai ou Madurai nous n’avons pas cette impression désagréable d’être entassés les uns sur les autres. Ici se côtoient de gigantesques filets de pêche chinois, une synagogue vieille de 400 ans, des mosquées anciennes, une église, des demeures portugaises bâties il y a 500 ans et des vestiges du Raj britannique. Sur la plage (baignade interdite) nous voyons défiler les bateaux de croisières et d’énormes cargos de marchandises… Nous trouvons aussi 2 ou 3 resto sympas dans le centre historique près de notre guesthouse… en particulier la bouffe indienne du « Fish n chips restaurant » face à la basilique et les momo du resto tibétain juste à côté. Que demander de plus ?!

Une excursion à la journée nous permettra de voir les fameux backwaters, grande zone marécageuse où les déplacements se font à l’aide de barques manœuvrées à la perche le long des nombreux canaux. Une sortie sympa mais un peu lassante pour être honnête. A faire en couple peut-être je sais pas…

Après ces quelques jours paisibles au Kerala, nous partons pour le Karnataka plus au Nord. Nous prenons un train de nuit pour Gokarna (om beach), station balnéaire hippie au sud de Goa et haut lieu du Yoga. Départ 13h de Cochin, arrivée 7h du mat sur notre plage de rêve… Faut en vouloir !! Nous y resterons 3 jours. La plage est sympa, paisible, quelques vieux hippies des années 68 sont restés bloqués ici de toute évidence et ne connaissent pas le coiffeur .Les vaches se baladent tranquillement et manquent de nous écraser une fois assoupis sur la serviette. L’après-midi, les jeunes du coin viennent en bande et s’éclatent tout habillés dans l’eau et n’hésitent pas à t’interpeller pour savoir d’où tu viens, quel est ton nom, si tu aimes l’Inde… Une ambiance bon enfant, des matinées et soirées calmes, un soleil de plomb, une eau chaude et propre, un resto pas cher, un petit bungalow avec les souris qui se baladent sur les poutres… Pas si mal pour une dernière plage en Asie. L’occasion aussi de quitter pour quelques temps notre « bronzage agricole » puisque la dernière plage était 3 mois auparavant dans le Sud du Vietnam…

Un bus de nuit plus tard et nous arrivons dans le petit village de Hampi, classé UNESCO. Coup de cœur pour ce petit Angkor Vat Indien. Nous trouvons les gens plus souriants qu’ailleurs, des vendeurs qui n’insistent pas, une guesthouse au top, tenue par une famille adorable… D’ailleurs mention spéciale pour Ganesh Guesthouse qui propose des chambres correctes (600 Rs soit 9€), un super resto à l’étage et un salon de massage (le lotus) qui fait des massages ayurvédiques au top (1h pour 900 Rs soit 13€). Cf. carte de visite.

Les gens s’arrêtent à Hampi pour visiter les ruines des temples hindou (près de 400 recensés sur 30 km2 datant pour la plupart du XIVème siècle) dans une nature surréaliste. Partout nous observons des représentations de la trinité hindoue (Brahma le créateur, Vishnu le protecteur, Shiva le destructeur qui constituent la même force suprême sous 3 différents aspects) et des lingam (représentations symboliques de la virilité et de la féminité). D’énormes rochers tiennent en équilibre précaire à perte de vue, leur ton rouille se détachant sur le vert des palmeraies et des bananeraies. Nous avons eu droit aussi à la bénédiction de Lakshmi, l’éléphante du temple principal… Voici quelques photos de Hampi et des alentours…

Et là une petite balade des environs en vélo. Attention ne pas faire comme moi. Louer un vélo de fille rose estampillé « miss india » et se balader avec, n’a pas été la chose la plus intelligente… surtout quand tu croises une école avec une centaine de jeunes mdr.

Une journée en taxi nous permettra de visiter plus largement cette belle région et en particulier le site de Badami avec ses 4 grottes creusées directement à flanc de falaise.

Nous reprenons un bus de nuit (10 heures de trajet) direction Panjim, près du vieux Goa. Encore une nouvelle région au compteur et donc une nouvelle langue. Car en Inde chaque région a son propre dialecte en plus de maîtriser de manière générale l’Hindi et l’Anglais (souvent de manière basique mais bon). Parler 3 ou 4 langues en Inde est donc la norme pour la plupart des gens.

Ici plus qu’ailleurs, on ressent la présence portugaise ; architecture, églises, noms des rues, mots portugais intégrés à la langue locale… Pour l’hébergement on conseille le « Royal Phoenix Inn » (vieille baraque de 80 ans) ou alors un peu moins cher le « Republica Hotel ».

Quelques photos de Panjim…

Nous retrouvons à Panjim notre pote Jérémy de Paris rencontré en Birmanie. Il viendra accompagné de sa copine indienne Aleya. Tous les 4 nous partirons en scooter visiter le vieux Goa (et ses nombreuses églises) et finirons la journée au fort Aguada et à la plage en contrebas pour l’apéro. Première bière depuis la Birmanie car dans le Sud du pays en plus d’être des végétariens ils sont aussi anti-alcool… :-(

Dernière étape dans le sud du pays… 12 heures de bus-trampoline pour rallier Mumbai (ex Bombay) dans la région du Maharashtra. Faudra qu’on m’explique pourquoi tous les trajets ou presque se font exclusivement de nuit dans ce pays !! Parce qu’entre les klaxons, les chaussées défoncées, les virages, il n’y a qu’un indien pour arriver à dormir paisiblement dans ces conditions… Aussi, je passerai la journée du lendemain, jour de mes 31 ans, à traîner et à dormir pour récupérer… Génial !

Alors comment définir Mumbai… 4ème ville la plus peuplée au Monde avec près de 13 millions d’habitants (22 millions en comptant l’agglomération), ancien comptoir britannique, il s’agit à la base d’îles remblayées reliées au continent par des ponts. Le prix au m2 atteint ici des sommets (ainsi donc que les prix des chambres d’hôtel). Le manque d’espace se traduit par une juxtaposition surréaliste : des tours d’appartements de luxe de plus en plus hautes, entourées par des bidonvilles qui se glissent dans les interstices, y compris en plein centre. On observe l’apparition d’immeubles de luxe vides (prix trop élevés) ou encore des bidonvilles verticaux. Il s’agit d’immeubles bon marché, sans finition ni entretien, destinés à reloger les habitants des slums (bidonvilles) avec bien souvent des ascenseurs en panne et une absence de distribution d’eau potable!

Les contrastes entre riches et pauvres sont d’un niveau inégalé. A côté de nombreux millionnaires, on estime que plus de la moitié de la population vit actuellement dans des bidonvilles. L’agglomération représentait en 2014 plus de 5% du PIB du pays, avec un PIB moyen par habitant triple de celui de l’Inde. C’est aussi ici que l’on produit le plus de film (Bollywood). Dans le centre historique, nous retrouvons des influences so british avec une architecture typique, quelques églises, des taxis à la mode New Yorkaise, des bus rouges londoniens… Si Delhi est la capitale administrative du pays, on peut dire que Mumbai en est la capitale économique. Les principales multinationales et banques sont implantées ici. Le cricket est plus que jamais le sport à la mode que ce soit à la TV ou sur les rares terrains de jeux. Les corneilles de l’Inde (ou « corvus splendens » pour les intimes) croassent en permanence autour de nous comme partout ailleurs dans le pays. Les stands de rue pour manger sur le pouce permettent de tester des plats de tout le pays pour 3 fois rien. Par ailleurs, le développement anarchique de Mumbai n’est pas sans poser quelques problèmes : pollution atmosphérique, pollution des eaux, flambée des loyers, corruption, embouteillages monstrueux, bidonvilles… Difficile donc de dire si on aime ou si on aime pas cette ville tellement il est difficile de la cerner.

Une virée au petit matin dans le quartier des lavoirs (Dhobi Ghat – 2 km2) près de la gare de Mahalaxmi nous permettra d’avoir un aperçu du quotidien des 5000 habitants qui y travaillent quotidiennement et qui squattent sur place dans des conditions très précaires mais avec le sourire caractéristique des gens qui vivent au sein d’une communauté.

Le jour même nous tombons sur un festival hindou riche en couleurs (et en tam tam)…

Histoire de respirer un air un peu moins pollué, nous voilà partis pour Elephanta Island dans la baie de Mumbai. 1 heure de traversée sur un bateau « deluxe » pour au final se retrouver dans une longue allée de boutiques souvenirs ininterrompues. Au bout de 20 min de marche nous arrivons dans la partie classée UNESCO avec des temples creusés il y a bien longtemps par des hindous directement dans la roche. La succession des 5 temples rupestres rappelle ce qu’on avait pu voir à Badami mais en moins impressionnant quand même. Les singes se disputent la nourriture et les cannettes abandonnées par les touristes asiatiques. Sur le retour, nous croisons de nombreux cargos rappelant ainsi que la richesse de Mumbai provient initialement de son trafic maritime intense. Nous débarquons finalement en ville au soleil couchant au niveau de la gateway of india et du luxueux Taj Mahal Hotel.

Et enfin n’oublions pas notre excursion dans le plus grand bidonville d’Asie… le bidonville de Dharavi. Pour le coup nous passons par une agence réputée afin de ne pas tenter le diable avec nos têtes de porte-monnaie. Nous vous conseillons vivement www.realitytoursandtravel.com qui propose un tour de 2h30 dans ce bidonville moyennant 800 Rs/pers. Les groupes sont limités à 7 personnes max par guide anglophone et les photos sont interdites afin de ne pas faire de ce quartier un zoo humain devenu mondialement connu depuis le tournage du film « slumdog millionnaire » en 2008. L’agence propose de télécharger quelques photos à partir de leur site internet donc j’en ai profité ! 80% des bénéfices générés servent ensuite à améliorer l’éducation des enfants et à leur proposer des activités sportives et un accès aux soins médicaux…

Alors que dire de cette visite ? Déjà essayez d’imaginer une ville de 1 million d’habitants, 20 fois plus densément peuplée que Mumbai (qui est déjà une ville surpeuplée avec 300 hab/ha) sur une superficie totale de 230 hectares. Le slum se compose en gros de 40% de musulmans et de 40% d’hindous. Il y a parfois eu des crises entre ces 2 communautés comme en décembre 1992 – février 1993 où des affrontements armés avaient fait rage dans tout le pays (700 morts rien que à Dharavi). Heureusement depuis ces 2 communautés vivent globalement bien ensemble.

Le slum est en 2 parties distinctes séparées par une rivière-égout : le côté industriel où on lave et on recycle le plastique, l’aluminium, les pots de peinture avant de les envoyer à de grosses usines qui en feront des chaises, des tables, etc. Les conditions de travail et d’hygiène sont évidemment déplorables et les vapeurs toxiques ne sont jamais bien loin. Puis à la suite d’un dédale de ruelles glauques, nous arrivons à un dépotoir où les enfants jouent pieds nus au cricket dans l’indifférence générale. Notre guide, qui gagne moins de 200€/mois avec son MASTER, nous apprend que la plupart des travailleurs gagnent 4000 Rs par mois (60€/mois) en travaillant au moins 8h par jour 7 jours sur 7. Bien souvent ils logent gratuitement dans les locaux où ils travaillent ce qui permet au patron d’avoir une surveillance permanente tout en s’assurant que le travailleur ne soit jamais en retard… L’Inde étant une société très machiste, beaucoup de femmes travaillent à la maison. Les enfants eux vont de plus en plus à l’école (85%) mais il n’est pas rare de les voir travailler même si la loi interdit officiellement le travail aux moins de 16 ans. Les conditions d’hygiène sont plus que limites aussi et des milliers de travailleurs se partagent les mêmes toilettes et n’hésitent pas à aller faire leurs besoins en plein air si l’attente est trop longue.

De l’autre côté de la fameuse rivière, on se trouve dans la partie plus résidentielle. Ici on produit des poteries, du cuir, des chemises… Un grand marché permet aux habitants de trouver tout ce dont ils ont besoin afin de ne jamais avoir à s’éloigner de la communauté. D’ailleurs on apprend que tous les habitants du bidonville ne sont pas pauvres et que certains sont même propriétaires de resto ou de boutiques à Mumbai. Seulement déménager voudrait dire quitter la communauté et aussi payer un loyer exorbitant…

Des projets immobiliers sur ces terrains qui valent aujourd’hui de l’or voient le jour régulièrement mais à cause de conflits d’intérêts entre les différents protagonistes (mafia, politiciens, promoteurs, communautés locales, etc.) il y a peu de chances que le slum de Dharavi soit rasé avant un bon moment…

Voilà j’espère que le voyage vous a plu. Difficile de résumer 1 mois en Inde en quelques lignes… En 1 mot, et même après avoir pas mal voyagé, on pourrait qualifier l’Inde de déroutante. Difficile de dire si on aime ou pas ce pays tellement les contrastes sont impressionnants d’un endroit à l’autre. On essaye donc de rester plus que jamais en phase d’observation plus que de jugement. Nous prenons le train pour Udaipur ce soir… 17 heures de bonheur en perspective pour faire les 900 km qui nous séparent du Rajasthan. Le prochain article paraîtra fin avril juste avant notre retour en France ! Enfin, courant mai, on en fera certainement un dernier dans le style very best of / bilan à froid.

Merci :-)