7h30 du mat nous voilà enfin partis de Macassar. Nous montons dans un taxi qui nous amène à la gare routière à une dizaine de km du centre-ville. Direct nous voilà dans le bain avec un karaoké improvisé à bord du taxi…Après une chanson en indonésien, nous avons eu droit à du black eyed peas…
les indonésiens et le karaoké…Toute une institution!
A peine arrivés à la gare routière, une horde de locaux nous attendait de pied ferme afin de nous conduire à Bira. Evidemment, étant de gros radins, nous avons décliné leurs propositions et avons ainsi pris un bus local, appelé Kijang. Nous en avons eu pour 70000 Rp chacun soit moins de 5€…et seulement 7h de route pour parcourir environ 190 km. Même si notre Kijang était bien chargé, nous avons eu de la chance car nous avons eu droit à 2 places chacun sans personne pour nous coller! Bon on peut dire que même si les fenêtres étaient ouvertes, il ne faisait pas froid et que parfois des odeurs de poissons nous titillaient les narines. A un moment donné, nous nous sommes arrêtés pour regonfler un pneu mais ça n’a pas suffit et nous voilà donc stationnés au bord de la route en attendant que le pneu soit changé. En passant, nous voyons le paysage devenir de plus en plus aride, les chèvres de plus en plus nombreuses, les maisons sur piloti, la production et la vente de sel au bord de la route…
arrivée à Bira en kijang…enfin le bout du tunnel lol
Notre Kijang nous déposant à la gare routière de Bira, nous avons parcouru les 2 derniers km à pied avec nos sacs en plein cagnard. A l’arrivée, nous avons été récompensés de nos efforts par une belle plage de sable blanc à perte de vue et une guesthouse en haut d’une petite colline, nous permettant ainsi de pouvoir apprécier tout le littoral en sirotant une petite Bintang! Le confort était assez rudimentaire mais à 10€ la nuit que demander de mieux?!
Ici, pas grand chose à faire à part du snorkeling. Certains pratiquent la plongée en bouteille mais vu notre budget nous nous gardons ce plaisir pour les îles Togian et le Nord de la Sulawesi. Même si les coraux ont été ravagés par une pêche intensive à la dynamite, nous apprécions ces moments de détente et avons eu tout le loisir de nager avec une multitude de poissons multicolores, quelques requins et même 5 tortues plus ou moins proches de nous. Bon par contre, je ne compte pas les méduses que nous avons réussi à éviter tant bien que mal!
Parmi les gens présents dans la guesthouse, nous nous sommes liés d’amitié avec Marie-Claude de Mauléon (pas loin de mon beau Pays-Basque donc). Après de nombreuses années passées à Paris, elle a décidé de tout lâcher et de partir à l’aventure pour une durée d’au moins 1 an. Je vous invite d’ailleurs à consulter son blog qu’elle a entamé il y a un peu plus de 1 mois… http://ofildelasie.wordpress.com
Ensemble, nous avons donc fait du snorkeling à gogo, tapé le stop en mode « Pekin Express » pour rejoindre un village spécialisé dans la construction et la réparation des bateaux en bois… On s’est aussi fait plaisir en achetant nous même du maquereau tout juste pêché (20000 Rp soit un peu plus de 1€ les 6 poissons) avant d’aller au petit resto du coin pour qu’il nous le cuisine…Miam!! Histoire de digérer notre festin, petite balade dans le village avec les gamins ravis de rencontrer des touristes sachant baragouiner quelques mots d’indonésien… Bref, des plaisirs simples mais importants!
Qui a dit que le stop ne fonctionnait pas en Indonésie? Pekin express por siempre!!
En route pour visiter les constructions de bateaux…Très sympa et économique à condition de pouvoir supporter la chaleur et les odeurs de poissons juste après le petit déj!
Comme quoi on les retrouve partout…Bon au moins ceux là n’avaient pas des couteaux attachés aux pattes!
Et bien évidemment, je ne peux m’empêcher de vous narguer avec les superbes couchers de soleil qui vont bien!
Après 4 jours à Bira, nous voilà partis pour 2 jours à Sengkang. Il a fallu 5h et 3 véhicules différents (dont 1 en auto-stop) pour y aller. Sengkang est une petite ville renommée pour ses soieries traditionnelles, et est à proximité d’un lac (le Danau Tempe) sur lequel vivent des familles de pêcheurs. Au niveau infrastructures touristiques, Sengkang c’est vraiment pas ça !! Il n’y a rien de correct pour manger ni dormir à moins de supporter la crasse et un confort plus que rudimentaire! Et comme d’hab, des égouts à ciel ouvert et une profusion de déchets jonchent les rues. On a intérêt à faire attention où l’on marche! Ça n’empêche pas les gens de faire leur toilette et de se brosser les dents sur les rives du lac en tout cas!
Au détour d’une rue, curieux de découvrir d’où venait cette musique assourdissante, nous nous sommes fait embarqués dans un mariage musulman. Après les salutations et les photos de rigueur, nous voilà invités à manger (riz-poulet-légumes). Puis, l’animateur déluré nous invite à se joindre aux jeunes et à danser. Bon j’avoue que j’étais pas très chaud car non seulement je danse comme un pied mais en plus à jeun ça n’aide pas et n’oublions pas la cinquantaine de convives rivés sur leurs chaises et qui n’attendent que ça…Bref, contrairement à Thierry et Marie-Claude, j’ai fais « honneur » aux jeunes mariés, et me voilà parti pour une danse à la « couloucoucou stach-stach », ce qui a eu le mérite de faire marrer tout le monde! Puis tant bien que mal, j’ai répondu à des questions en indonésien du genre d’où je viens, pourquoi je suis là…avant d’enchaîner tout naturellement par une chanson à Cappella de « la vie en rose ». Bon Thierry a bien dû faire 1 vidéo ou 2 mais hors de question de la mettre en ligne désolé!!! En tout cas mes talents artistiques ont dû plaire à certaines – et certains – car j’ai eu droit à la visite surprise de l’animateur dans la nuit à mon hôtel. Désolé coco t’es pas mon type mais ça fait plaisir quand même lol.
Les « Mister-Mister », les « Good morning », les « What’s your name », et les « Boulet-Boulet » (touristes) battent leur plein. Les gens nous font comprendre que nous avons de jolis nez (ils sont plus long et droit que les leurs), et que nous sommes blanc de peau ce qui ici constitue le summum de l’élégance…Pourtant je crois que je suis bien bronzé mais bon… Parfois il faut prendre sur soi car où que l’on soit, les gens de tout âge te sourient, veulent te taper dans la main, et te parlent donc tu passes ton temps à t’arrêter et à répondre aux mêmes questions la plupart du temps. Thierry trouve que je traîne trop auprès des gens mais bon j’ai pas non plus envie de manquer de respect après tout faut bien s’adapter à être considéré comme un extra-terrestre! Par contre ce qui est vite insupportable est d’être pris en photo ça te donne l’impression d’être un objet. Bon après c’est de bonne guerre moi aussi je peux mitrailler avec mon objectif lol.
Après Sengkang, et presque 1 semaine en commun, nous quittons Marie-Claude. Elle a décidé de partir directement plus au Nord, en pays Toraja. Thierry et moi, qui avons plus de temps devant nous pour traverser la Sulawesi, avons décidé de rester encore un peu plus dans le Sud de l’île et de visiter la ville de Pare-Pare. On espère la retrouver plus tard sur les îles Togian!
Pare-Pare, à seulement 3h de Sengkang en kijang, constitue d’après le lonely planet, une étape paisible entre Macassar et le pays Toraja. Toujours dixit notre guide, il s’agit d’une petite ville verdoyante (114000 habitants quand même!), et aussi le 2ème plus grand port de la région. En pratique, on cherche encore la verdure (il n’a pas plu depuis des mois) et cette ville n’a rien de relaxant. Bon ok nous sommes revenus sur la côte mais hors de question de mettre ne serais-ce qu’un orteil à l’eau! Je profite aussi de retrouver une connexion internet pour reprendre mon blog car depuis Macassar c’était juste pas possible. Le matin, le marché alimentaire concentre la plupart des gens. Mieux vaut y aller avant 8h du mat si on veut y survivre car après dur-dur de supporter les odeurs de poissons, de poulets égorgés, et des égouts stagnants. Imaginez une poubelle remplie d’eau usée, de poissons et carcasses de poulets pas frais sous une température de 35°C, mettez y la tête, respirez à plein poumon…Et bien voilà c’est à peut près ça par moment!
Des ordures et odeurs à gogo…Mieux vaut avoir l’estomac bien accroché!
L’après-midi par contre, les gens rentrent chez eux pour éviter les grandes chaleurs. Nous retrouvons nos amis en train de pioncer sur leurs becak lol.
A partir de 17h, branle-bas de combat, les marchés se remettent en place, les vêtements aussi sont à l’honneur, et les resto ambulants se préparent de toute part… L’occasion pour moi de laisser tomber les couverts et de me mettre à manger avec la main droite (bon après une bonne dose de manu-gel quand même!). On s’est ainsi pété le bide pour moins de 2€ chacun. Bagus!!
Bananes grillées au charbon avant de baigner dans une sauce coconuts-caramel. Pas mal du tout si on ne fait pas trop attention à l’hygiène…
Petit manège ambulant pour les bébés… On peut en caser 4 simultanément. Un vieux Monsieur pédale pour faire tourner le tout!!
Comment manger pour pas cher? Ben il faut faire comme les copains et manger sur le trottoir à la bonne franquette…Un exemple d’un des nombreux warung makan ambulants sur le front de mer…
Bon par contre, ce qui est moins « bagus » pour le coup, c’est que depuis Bira, n’étant pas dans des lieux touristiques prisés, nous ne trouvons plus de bière (apéro au coca-cola beurk) et que la mosquée nous réveille avec l’appel à la prière et la lecture du Coran de 4h à 4h30 du mat! Ah oui et détail qui a son importance me concernant, dur-dur de trouver du papier toilette alors je me fais un stock quand j’en trouve…
Demain, nous quittons cette ville pour la vallée de Mamasa, considérée comme le pays Toraja occidental. Là-bas, plein de choses à faire et à découvrir…Un petit trek de 3 à 5 jours en pleine campagne devrait nous permettre de découvrir cette belle région… Prochain article d’ici 1 semaine au mieux! Terima Kasih