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Thaïlande… Un peu d’histoire

 

geographie thailande

GEOGRAPHIE

 La Thaïlande est à peine plus petite en superficie que la France pour une population de 70 millions d’habitants. Frontalière de 4 pays (Cambodge, Laos, Myanmar, Malaisie), la Thaïlande est ouverte sur 2 mers (mer de Chine et mer d’Andaman).

 On peut diviser le pays en 4 grandes régions : le Nord en vert (montagneux, couvert de jungle et des derniers rares bois de tecks), le Nord-Est en violet (peu touristique, plateaux arides), le Centre en jaune (large bassin fertile, bien arrosé et bonne terre pour l’agriculture, berceau de la civilisation), et le Sud en bleu (très touristique pour ses îles paradisiaques, plantations d’hévéa dont on extrait le caoutchouc, fermes perlières).

HISTOIRE

L’histoire des Thaïs remonte certainement à plus de 4000 ans. Les premiers vrais agriculteurs, et même les premiers hommes à travailler le métal, furent thaïs. Ils émigrèrent très tôt vers le Sud de la Chine.

Les premiers moines bouddhistes, venant des Indes, sont arrivés vers le IIe siècle avant JC. Du VIème au XIème siècle, le peuple Môn – des descendants d’immigrants indiens métissés avec les Thaïs originels – ont dirigé le pays. Peu de vestiges de ce temps sont parvenus jusqu’à nous.

Puis les khmers venant de l’Est ont pris le pouvoir sur les Môns. Le Moyen Age (XI au XIII siècle) a ainsi été l’apogée de l’influence khmère, avec son art, sa religion et son langage. Beaucoup de monuments témoignent encore de cette époque, en particulier à Kanchanaburi, Lopburi, et Sukhothaï.

C’est aussi à ce moment là que les premières peuplades Thaïes, qui avaient émigré vers la Chine dans la préhistoire, décidèrent de revenir sur leurs terres. Ces Thaïes furent appelés par les khmers des « Syams », ce qui signifie « basanés », référence faite à la couleur de leur peau. Les Thaïes se regroupèrent et réussir à expulser d’abord les Môns, puis les Khmers en récupérant toute la région de Sukhothaï. Et c’est ainsi qu’en 1238 fut proclamé le premier royaume du Siam.

Cette période est considérée comme l’âge d’or de la civilisation Thaïe. 8 rois se sont ainsi succédés durant 150 ans à Sukhothaï, 1ère capitale du Royaume. La prospérité était-elle que les sujets n’avaient même pas à payer d’impôts. Le plus grand monarque de cette dynastie de rois fut Râma Khamheng (Râma le fort) qui régna de 1275 à 1317. Il créa un alphabet thaï, établit des relations diplomatiques avec la Chine, instaura le bouddhisme comme religion nationale, permit à l’art de se développer en encourageant une grande ouverture d’esprit (même vis-à-vis des Khmers)…

Puis le grand royaume de Sukhothaï s’essouffla et celui d’Ayutthaya le remplaça. Une dynastie de 33 rois régna à Ayutthaya dès 1350. A son apogée, cette cité de 1 million d’habitants disposait de grandes richesses. Bien que les Khmers fussent l’ennemi héréditaire, la cours d’Ayutthaya adopta leur langage et leurs coutumes. L’un des résultats fut que les rois thaïs devinrent des monarques absolus avec le titre de « roi-dieu ».

La capitale Khmère, Angkor, tomba en 1431 et pendant 4 siècles les Thaïs furent craints et redoutés dans toute l’Asie du Sud-Est.

En 1767, profitant de conflits internes au royaume de Siam, les Birmans en profitèrent pour envahir et mettre à sac la cité d’Ayutthaya. Ils ne réussirent pas pour autant à s’implanter dans la région. Bangkok devint dès lors la nouvelle capitale du Royaume. Sa construction, près du fleuve Chao Phraya, devait lui conférer un avantage stratégique en cas d’envahisseurs. Les Siamois eux-mêmes achevèrent la liquidation d’Ayutthaya en utilisant les matériaux des anciens temples et pagodes pour construire ceux de Bangkok. Ceci dit, il reste de nombreuses ruines et sites archéologiques à découvrir à Ayutthaya. Personnellement j’ai même préféré ce site à celui de Sukhothaï quoiqu’en disent les guides touristiques.

C’est en 1851, avec l’avènement du roi Mongkut, qui régna sous le nom de Râma IV, que la Thaïlande s’ouvrit à la modernité. Homme instruit, raffiné et courtois, il vouait à l’Occident une grande admiration et s’entoura même de nombreux conseillers occidentaux. Cela ne l’empêcha pas pour autant d’être un polygame convaincu, reconnaissant 82 enfants de 35 femmes différentes.

Etat tampon entre la Birmanie britannique et l’Indochine française, l’héritier de Mongkut, Râma V (1868-1910), réussi à échapper à la colonisation. Pour cela, il céda plus de 100 000 km2 (y compris tout le Laos) aux français et anglais. Pour la petite histoire, ce fut ce roi qui interdit à son couronnement que ses sujets se prosternent devant lui. Une des raisons qui le poussa à alléger l’étiquette fut la mort tragique d’une de ses femmes, noyée sous les regards imperturbables de ses serviteurs… car il était interdit de la toucher en tant que membre de la famille royale.

En 1932, un coup d’Etat fait passer le Siam d’une monarchie absolue à un régime monarchique constitutionnel de façade. Un conspirateur militaire, Phibun, émerge du lot et devient Premier ministre en 1938. Le Siam change de nom et devient le royaume de Thaïlande.

Durant la seconde guerre mondiale, le gouvernement thaï, avec Phibun en tête, s’associe aux japonais, leur permettant ainsi d’utiliser le territoire comme base pour attaquer la Birmanie britannique. En 1942, l’armée impériale japonaise ordonna la construction d’une voie de chemin de fer qui devait relier le Siam à la Birmanie. C’est le fameux épisode du pont de la rivière Kwaï. 30 000 prisonniers occidentaux et 100 000 travailleurs asiatiques y travaillèrent sans relâche causant des milliers de morts. Devant la pression accrue de l’empire, les gardes japonais eux-mêmes durent s’y mettre les derniers mois. Le pont en question, de par des mouvements de résistances, fut bombardé une dizaine de fois. Aujourd’hui ce pont est reconstruit sous l’impulsion du gouvernement Thaï voulant attirer les touristiques. Ironie de l’histoire, il n’hésita pas à demander le financement à des banques japonaises !

En 1948, Phibun revient au pouvoir et s’assure une virginité en secondant militairement les Etats-Unis en Corée du Sud. Il sera néanmoins renversé en 1957 par un maréchal et contraint à l’exil.

La Thaïlande soutient sans faille les Etats-Unis et participe à la guerre du Vietnam au côté des américains en envoyant des troupes armées au combat et en autorisant des bases aériennes américaines sur le territoire… Durant tout ce temps (1957-1973), les américains tiennent officieusement les rênes du pays en contrôlant et finançant des juntes militaires. De nombreux coups d’Etat et contre-coups d’Etat où les militaires disputent le pouvoir aux civils auront lieu. On dénombrera ainsi, entre 1932 et 2006, pas moins de 9 coups d’Etat aboutis et 11 tentatives avortées !

En effet, il faut savoir que l’actuel roi Bhulidol qui règne sous le nom de Râma IX (né en 1927, sur le trône depuis 1950 et ayant une fortune estimée à plus de 30 milliards de dollars !!) est officiellement le chef de l’Etat et des armées. Mais en réalité, c’est le gouvernement avec à sa tête le 1er ministre qui exerce ce pouvoir d’où la convoitise qu’exerce ce poste ! Le culte excessif que porte le peuple à son roi est surtout lié au fait que beaucoup sont persuadés que sans monarchie le pays ne pourra jamais maintenir sa stabilité et aboutir un jour à une vraie démocratie. Bon après il faut dire que le peuple, qui manque pour la plupart d’une réelle éducation, se fait matraquer à longueur de temps par des affiches et émissions mettant en avant la famille royale. Et il ne faut pas oublier aussi qu’il est strictement interdit de critiquer le roi, la famille royale, et par extension les forces de l’ordre, la Nation, etc. sous peine de sanctions sévères !!

Suite au crack boursier de 1997 qui a touché sévèrement l’Asie du Sud, un homme, Thaksin Shinawatra, est élu 1er ministre en 2001. Riche magnat très médiatique, il parvint à rétablir la situation du pays. Profitant de sa bonne gestion du tsunami (5 400 morts en Thaïlande uniquement et 3 000 disparus le 26 décembre 2004) et des résultats économiques encourageants malgré un contexte défavorable, il est réélu en février 2005.

Mais des preuves accablantes vont mettre fin prématurément à son pouvoir politique en septembre 2006. Il aurait en effet truqué les élections en soudoyant la concurrence, profité de son pouvoir pour enrichir sa propre société de télécommunications, participé à des trafiques de drogue et aussi encouragé des exécutions sommaires dans le Sud du pays. En effet, au nom de la lutte antiterroriste, les forces de l’ordre se permettaient des actes de torture, des meurtres de civils musulmans, et des abus sexuels sur des filles musulmanes. La moitié de sa fortune, environ 1,15 milliard d’euros, est saisie en 2010 par le gouvernement alors que ce dernier est en exil à Dubai.

Des révoltes opposent, depuis la chute de Thaksin Shinawatra, les chemises rouges (masses populaires et défavorisées du Nord – fidèles à l’ancien premier ministre et à sa sœur) et les chemises jaunes (armée, hauts fonctionnaires et magistrats – restées fidèles au roi et au gouvernement). En 2010, le summum est atteint après 2 mois d’affrontements violents entre les rouges et les jaunes dans les rues de la capitale faisant 90 morts et près de 2 000 blessés, sans qu’aucune des questions de fond n’ait été réglée.

En 2011, la sœur cadette de ce dernier,Yingluck Shinawatra, née en 1967, remporte les élections législatives avec son parti politique Pheu Thai. Elle devient la première femme au poste de 1er ministre avec pourtant peu d’expérience politique. A coup de propositions populistes (Ipad pour tous les élèves, augmentation du salaire de 40%, création de nouvelles digues autour de Bangkok, etc.), de corruptions, et de par le soutien sans faille des chemises rouges qui soutiennent son frère, elle est finalement élue. Cette dernière aurait promis en novembre 2013 le retour de son frère en proposant une loi accordant l’amnistie à toute personne impliquée dans les agitations politiques depuis 2006 ! Entre ça et les élections anticipées du 2 février 2014 où elle est donnée comme hyper-favorite (corruption et boycott aux élections du principal parti d’opposition avec comme leader Suthep Thaugsuban), on comprend mieux maintenant comment on en est arrivé là aujourd’hui. Après quelques jours de paralysie partielle de Bangkok par les chemises jaunes et à l’approche des élections, l’état d’urgence a été déclaré pour une durée de 60 jours afin de potentiellement laisser tout pouvoir à l’armée..

Finalement, des incidents orchestrés par les manifestants ont empêché le vote de se dérouler normalement dans plus de 10% des bureaux de vote du pays, interdisant la proclamation des résultats. 9 provinces du Sud monarchiste n’ont même pas organisé de vote. Au total, 8,7 millions de thaïlandais ont été victimes des fermetures de bureaux. En particulier à Bangkok, le cœur du mouvement anti-Thaksin où les manifestants ont ceinturé certains bureaux de vote, intimidant les rares électeurs, ou saisi les bulletins pour empêcher leur distribution. La Thaïlande est donc dans une impasse politique pour de longs mois à priori. Car, faute d’avoir 95% des députés élus, il est impossible de réunir un parlement, et donc de nommer un nouveau gouvernement…

DROITS DE L’HOMME

Entourée de pays très répressifs, la Thaïlande a longtemps été considérée comme un « phare » de la liberté de la presse en Asie du Sud-Est. Mais depuis 2001, le ton s’est progressivement durci au regard des troubles politiques actuels en particulier pour tout ce qui concerne la critique du roi, de la monarchie, et de l’armée. On comptait 5 procès pour lèse-majesté en 2005, contre 400 en 2010 et 130 en 2011… parfois pour simplement quelques SMS ou une photo retouchée du roi !

Par ailleurs, depuis des décennies, des tensions opposent la Thaïlande au Cambodge pour le contrôle d’une zone de terre de 4,6 km2 autour du temple de Preah Vihear (internationalement reconnu comme faisant parti du Cambodge). Ainsi encore en 2011, plus de 20 morts, de nombreux blessés… Pas sûr que la réactivation de ce conflit latent contribue à faire renaître un sentiment d’union nationale en Thaïlande, plus que jamais divisée entre les chemises rouges et les chemises jaunes.

On pourrait évoquer aussi des tensions religieuses et séparatistes dans le Sud du pays. Les insurgés musulmans y multiplient les attentats et les assassinats, faisant chaque année de plus en plus de victimes (attentats à la bombe, etc.). Et ne parlons pas de la répression barbare des forces de l’ordre au nom de la lutte antiterroriste (meurtres, tortures, viols) qui bien évidemment doit rester un secret de polichinelle afin de ne pas se retrouver accusé de crime de lèse-majesté.

La prostitution est un fléau majeur en Thaïlande. Beaucoup de filles, avec l’assentiment des parents, allaient vivre de leurs charmes quelques années à Bangkok afin de nourrir leur famille. Bien souvent aussi, elles étaient tout simplement vendues pour devenir serveuses, et se retrouvaient vite à faire des passes, contraintes et forcées…

Entre 1970 et 1980, alors que les américains avaient encore leurs bases aériennes comme à Pattaya pour mieux bombarder le Vietnam, la Thaïlande comptait plus de 2 millions de femmes et 800 000 enfants (moins de 15 ans) qui se prostituaient. Maintenant les choses s’arrangent puisque les dernières estimations parlent de « seulement » 100 000 prostituées. Et oui le sida est passé par là (1 million de séropo!!). Le ministère de la santé a d’ailleurs lancé une campagne de distribution gratuite de préservatifs aux prostituées : chacune en recevra 16 par an ! Concernant les enfants, des lois thaïlandaises dissuasives et l’application de lois internationales visant à poursuivre les pédophiles n’importe où dans le Monde, ont permis de faire considérablement chuter ces pratiques.

Concernant l’homosexualité, une fois encore il est surprenant de voir à quel point il importe peu au commun des mortels de croiser dans la rue un ladyboy. Il faut dire que chez les bouddhistes, les transsexuels ont la réputation de porter bonheur. Très nombreux en Thaïlande (car pas de pression sociétale comme chez nous), on les retrouve dans beaucoup de métiers typiquement féminins : coiffure, restauration, cabaret…

Enfin, les ONG se préoccupent enfin du sort des 500 000 réfugiés (Hmongs, Karens, Shans, etc.) qui s’entassent dans des camps aux frontières du pays (Birmanie, Laos). Les Karens sont les plus nombreux et sont arrivés en Thaïlande il y a 300 ans environ. Ces immigrés illégaux venus pour des raisons économiques ou politiques sont par ailleurs victimes de graves discriminations dans le pays. Pourtant une bonne partie de la croissance économique thaïe est liée à l’exploitation de cette main d’œuvre bon marché et sans visa donc contraint de rester dans les camps (comme la célèbre tribu des femmes girafes, véritable zoo humain !). Alors n’hésitez pas à faire comme des millions de touristes à Chiang Mai ou Chiang Rai et demandez un trek spécial « découverte des minorités ethniques » !!

ENVIRONNEMENT

De même qu’on a rasé les mangroves pour raisons financières, on a depuis plus de 80 ans surexploité et détruit les dernières grandes forêts primitives de l’Asie du Sud-Est. La Thaïlande a perdu presque tout son teck et va maintenant le chercher dans les pays voisins moins riches. Beaucoup d’écobuage et de feux de forêts aussi amplifient le phénomène.

Le tourisme, qui a explosé ces dernières décennies, est responsable de plus en plus de rejets d’eaux usées, de déchets, de constructions de bungalows anarchiques, des va-et-vient incessants de bateaux « longue-queue », etc. ce qui n’améliore certainement pas la situation. La vie marine aussi s’en ressent avec des dommages importants sur la faune et la flore.

Une conscience écologique émerge néanmoins depuis le début des années 90. La loi prévoit même 2 000 baht d’amende (environ 46€) pour tout détritus ou crachat sur la voie publique… Bon évidemment, tout se négocie et même les amendes (vive la corruption) !! Mais quoiqu’il en soit, ces mesures ne s’appliquent en réalité qu’aux touristes! Il est quand même agréable de pouvoir marcher dans des rues aussi propres surtout après avoir passé 2 mois aux Philippines…

Bangkok concentre à elle seule 10% de la population soit presque 7 millions de personnes (dont plus de la moitié a moins de 20 ans) et 90% des voitures immatriculées dans le royaume. La capitale rejette 20% du CO2 du pays. Les voitures roulent en moyenne à 8 km/h du fait des nombreux embouteillages. Ainsi, cette ville est-elle une des plus polluée au Monde.

Par ailleurs, en plus de la pollution, il est bon de rappeler que Bangkok est construite sur des marécages (à 1 mètre de la surface de l’eau!). Il y a à peine 200 ans, il ne s’agissait que d’un petit village de pêcheurs mais la chute du royaume d’Ayutthaya changea sa destinée. La proximité de l’eau et l’imperméabilisation croissante des sols génèrent pas mal de problèmes à commencer par des inondations de plus en plus fréquentes et impressionnantes. Ainsi en juillet/août 2011, les inondations ont fait 500 morts, 2 millions de personnes les pieds dans l’eau et des dégâts estimés à 370 milliards de dollars.

RELIGION

Environ 94% de la population est bouddhiste, 5% musulmane (Sud du pays), et 1% est chrétienne.

Aussi, quasiment tous les thaïlandais doivent mener, en tant que bouddhistes, au moins une fois au cours de leur existence et pour une période variable, une vie de moine (de bonze comme on dit) en revêtant la robe safran. Le contact avec les femmes est alors prohibé, un seul repas par jour (le matin) est toléré et dépend de la générosité de la population. Certains travaillent bénévolement à la construction ou à la réfection des temples. Mais tout au long de leur vie, les bouddhistes doivent apporter aux statues du Bouddha de nombreuses offrandes et subvenir aux besoins quotidiens des moines.

Les femmes ont aussi leurs monastères sauf que le public n’y est pas admis et qu’elles n’ont pas l’autorisation d’en sortir. Aussi, entièrement vêtues de robes blanches, elles restent recluses dans leur couvent et ne jouiront jamais du prestige des bonzes. Les bonzes partagent avec elles la nourriture qui leur a été donnée ce qui explique pourquoi les monastères des femmes sont toujours jumelés avec ceux des hommes.