D'ici et la bas

Malaisie et Singapour…

C’est parti pour le tour de la Malaisie péninsulaire en 3 semaines. Nous décidons de ne pas aller dans le centre du pays, connu pour son immense forêt primaire (et le fameux peuple des orang Asli) et ses plantations de thé en terrasses (Cameron Highlands), mais plutôt de longer toute la côte sans oublier une virée à Singapour…

Nous retrouvons avec plaisir nos amis Lise, Nico et Mat. Nous passons quelques jours dans la capitale, Kuala Lumpur et ses 2 millions d’habitants, afin de récupérer du décalage horaire et de commencer à nous familiariser avec cette nouvelle culture. Enfin il s’agit plutôt d’une société multiculturelle puisque les chinois, malais, et indiens cohabitent sans problème particulier. Bon à l’exception de quelques tensions palpables parfois étant donné que les chinois ont quasiment le monopole des rênes économiques alors que les malais eux ont le pouvoir politique. Une nouvelle culture a d’ailleurs vu le jour il y a quelques siècles à l’occasion des nombreux mariages entre chinois et malais… Il s’agit de la culture Nyonya, particulièrement représentée dans les villes de Malacca et Penang, anciens grands comptoirs commerciaux britanniques. Sans rentrer plus dans le vif de l’histoire du pays, je rappelle que la Malaisie a d’abord été une colonie portugaise dès le XVIème siècle, avant de passer aux mains des hollandais et enfin des anglais. Elle a obtenu son indépendance qu’en 1957.

Voici quelques photos de Kuala Lumpur qui complètent celles de l’article précédent…

Et n’oublions pas notre séance shooting aux pieds des fameuses tours Petronas (451 mètres – 88 étages pour chacune des 2 tours avec un grand centre commercial au milieu)…

Nous quittons la capitale pour Penang (Georgetown). Dès 1786, il s’agissait du premier des 3 grands comptoirs britanniques du détroit de Malacca qui verront le jour. Aujourd’hui, avec quelque 700 000 habitants (dont 55% de chinois), Penang vit du commerce, du transit maritime et du tourisme. Outre une architecture typique assez bien préservée (façades symétriques avec de nombreuses fenêtres), nous traverserons des quartiers typiques (little india, chinatown, fort Cornwallis, le quai des Clans, les street arts) sous un soleil de plomb. Une soirée au foodcourt du Red Garden sera l’occasion pour nous de bien manger en musique tout en buvant quelques bières fraîches.

On prendra aussi le bus pour relier la ville nouvelle et visiter par la même occasion le temple Thaï Wat Chayamang Kalaram (créé en 1845, il abrite un bouddha couché de 33 mètres de long soit le 3ème plus grand au Monde) ainsi que le temple birman de Dhammikarama fondé en 1808.

Voilà déjà l’heure pour nous de filer sur la côte Est et de partir à l’assaut des plages paradisiaques. Après 1 nuit blanche ou presque à bord d’un van, nous arrivons à 4h du mat à l’embarcadère des bateaux pour les îles Perhentian. Le premier bateau étant à 7h, nous agoniserons sur place en attendant que les choses se passent… Enfin, nous embarquons sur une navette rapide et en 40 minutes nous arrivons enfin à destination !! Le bonheur !!! Bon la première journée au Mamas Chalet sur Perhentian Besar a été plus consacrée à récupérer qu’autre chose mais quel bonheur de se retrouver loin de l’animation débordante des grandes villes, d’avoir du sable blanc aussi fin que de la farine de blé sous les pieds… et aussi des écureuils et chauve-souris jamais très loin. La bonne bouffe (hamburgers et calamars fris) entre 2 bains de soleil a été la bienvenue. Une soirée bières et guacamole maison sur la terrasse de notre bungalow a aussi contribué à notre bonheur.

Le lendemain les choses sérieuses commencent. Lise et Mat entament leur formation Open Water Padi qui durera 4 jours avec leur instructeur français Flo. Nico, Thierry et moi ben on s’épuise en se prélassant sur la plage et en buvant des banana milkshakes et jus de fruits frais… Trop dur la vie !! Une plongée tous les 3 au travers de canyons et de passages étroits entre de grosses roches en mode labyrinthe a été une superbe expérience. Dommage que nous n’avions pas de caméra…

Bon on a quand même profité d’un trou dans l’emploi du temps chargé de nos plongeurs en devenir pour partir ½ journée en snorkeling trip les 5… Des poissons en veux tu en voilà, des némo dans leurs anémones, balistes, poissons-anges, nudibranches, bénitiers, raies tachetées, des coraux variés et exceptionnellement bien préservés, 1 petit requin, quelques tortues et poissons perroquets à bosse broutant le corail… Pour Lise et Mat qui n’avaient jamais trop eu l’occasion de se baigner dans un aquarium, je pense ne pas me tromper en disant que c’était le super pied. Et même pour nous qui pourtant avons l’habitude de plonger à gauche et à droite, c’était vraiment le top de chez top. Bon je crois qu’il faut me faire une raison jamais plus nous ne verrons des endroits aussi magnifiques qu’en Polynésie Française en 2011 (Bora-Bora et Rangiroa en particulier), mais dans l’ordre des coups de cœur on peut dire que Perhentian est arrivé bon second des meilleurs spots !


Le dernier jour, profitant que tout le monde soit certifié, nous faisons 2 plongées tous ensemble afin de marquer le coup, dont une où nous avons contourné 3 épaves remplies de petits poissons et de raies énormes… Encore une fois la caméra aurait été la bienvenue.

Après 5 jours à Perhentian Besar, nous filons au petit matin pour rejoindre le plancher des vaches et enchaîner par un bus local pour Cherating. Pas un grand intérêt en soi mais l’occasion pour nous de couper la route en 2 fois. Notre soirée à Cherating, ancienne station balnéaire, nous a permis de trouver un bungalow pas trop cher sur le sable. Après un petit bain et quelques acrobaties de haut vol, nous rentrons juste avant que la tempête de sable ne s’abatte sur nous. Ici les gens pratiquent le wind-surf et même le surf quand les conditions le permettent.

Nous repartons pour Mersing, porte d’accès pour l’île de Tioman. Départ 7h du mat pour arriver à 12h30. Nous chopons le dernier bateau de la journée (départ à 13h30) qui nous permettra de rallier Tioman. Ouf on a eu chaud, certains arrivés après nous n’ont pas pu embarquer par manque de place… 2 heures de traversée plus tard, nous débarquons sur la jetée. Jungle à perte de vue et eau cristalline voilà notre première impression. Une petite route longeant partiellement la côte ouest sur 6 km permet de se déplacer d’une baie à l’autre, le reste étant réservé aux amateurs de treks.
Cette île, référencé à partir de l’an 1000, était historiquement un lieu d’escale pour les marins chinois et musulmans soucieux de récupérer du bois de cengal (pour la construction navale) et de recharger leurs réserves en eau potable. Puis, au XVIème siècle, Tioman servit d’escale aux bateaux portugais sur la route des épices… En 1926, une épidémie de paludisme décima toute la population et ce n’est que durant la seconde guerre mondiale (avec l’installation de troupes japonaises censées surveiller Singapour) que l’île redevint habitée et commença à prospérer.

Nous y passerons 4 nuits. A peine arrivés, nous tombons sur des arbres blindés de chauve-souris énormes, 2 serpents vert flashy, un varan de 1 mètre… On se dit que ça risque d’être compliqué tout ça (j’ai personnellement la phobie des serpents). Sur la plage où nous prenons l’habitude de faire l’apéro tous les soirs, on cohabite avec des macaques avides de nous chiper quelques chips ou cacahuètes… L’occasion de lier de nouvelles amitiés ? Et ne parlons pas de ces putains de moustiques et moucherons le soir venu qui jusque là nous avaient évités. Enfin bref, rien de tout ça ne nous aura empêché de profiter de notre séjour sur cette île nettement plus sauvage que Perhentian. Bonne nouvelle… Du fait du classement de l’île en zone duty free, les clopes et l’alcool sont beaucoup moins chers qu’ailleurs. L’occasion de nous prendre 2 fois plus de bières et même – luxe suprême – une bouteille de vin blanc pour accompagner le red snapper et le calamar grillant sur le barbecue.

On fera 4 plongées en bouteille dont 1 seule avec des fonds dignes de Perhentian (Renggis Island). Par contre, notre virée de ½ journée en snorkeling c’était incroyable aussi bien sur le site de Coral Island que sur Renggis Island. Coraux magnifiques et poissons au RV… Vous l’aurez compris Tioman (pour le snorkeling) et Perhentian (autant pour le snorkeling que pour le diving) c’est top de chez top. Il ne manquait plus que quelques raies manta, requins et dauphins pour que ça soit vraiment parfait !

Nous partons cette fois pour Singapour. On laissera un max d’affaires en consigne à la station de bus de Johor Bahru car parait-il tous les sacs sont scannés au poste frontière et Singapour interdit l’importation de médicaments sans ordonnance (avec Thierry on doit bien en avoir 6 kg facile !), de chewing-gum, et même de plus de 1 paquet de clopes entamé par personne (sachant que Lise et Mat avaient fait le plein à Tioman). Nous arrivons donc à Singapour aussi léger que les locaux. Tant mieux. Après les formalités d’usage, nous prenons le bus puis le métro (éternel) jusqu’au centre-ville. Etant donnés les prix pratiqués, nous n’y resterons que 2 nuits !!

Comment décrirais-je Singapour en 2 mots ? Ville ordonnée, bien rangée et propre. Les chiffres ? 712 km2, 5,2 millions d’habitants dont 74% d’origine chinoise, 100% urbanisé, densité de 7126 hab/km2 (2ème plus grande densité au Monde après Monaco), espérance de vie 84 ans, moins de 2% de chômage, 2ème port de la planète (après Shanghai), port franc, économie basée sur la pétrochimie puis reconvertie dans l’électronique, les services et le tourisme.

Cette île a appartenu dès 1819 aux britanniques voulant en faire un port franc, puis a obtenu son indépendance en 1965 après la décolonisation. Le pays s’est trouvé de nouvelles valeurs : développement économique, sécurité, propreté, matérialisme. Cracher par terre, fumer en dehors des zones fumeurs restreintes, mâcher du chewing-gum, traverser en dehors des clous et ne pas respecter les feux rouges piétons, sont passibles d’amendes et de poursuites. Ici, les gens marchent au pas… et nous aussi ! Une impression désagréable de conformisme et de contrôle permanent (il y a plus de caméras que d’habitants) nous poursuit en permanence. Dans le métro sur-climatisé, une vidéo montrant l’agression d’une jeune femme par un homme tourne en boucle avec les indications sur comment réagir et les peines encourues… Régulièrement, au nom de la lutte contre le terrorisme, des arrestations arbitraires ont lieu. Toute critique envers le régime est passible de poursuites, la presse censurée, la baston voire la peine de mort restent régulièrement appliquées par les autorités.
A côté de ça, il s’agit d’une belle ville avec de larges avenues, de belles voitures qui ne dégagent pas un nuage de fumée, de belles boutiques et hôtels luxueux. Quelques vestiges des quartiers arabes, chinois et indiens subsistent mais ce sont plus les buildings et les gratte-ciels qui ont le vent en poupe. Le dollar singapourien (1 $S = 0,60€) nous rend aussi pauvre que des SDF. Bon avec quand même un dortoir et une douche chaude le soir venu…
Parmi les faiblesses de Singapour, on pourrait citer le problème du logement…Comment caser de plus en plus de monde autrement qu’en augmentant la hauteur des bâtiments ? Jusqu’où pourra-t-on aller ? Un autre problème est la ressource en eau potable. Jusqu’à il y a quelques années, Singapour importait la moitié de son eau de Malaisie. Afin de réduire sa dépendance, le projet NEWater permet le recyclage des eaux des WC, des égouts et des machines à laver, pour en faire une eau potable vendue en bouteilles. La part d’eau importée est ainsi descendue à 40%. Une grande station de dessalinisation (par osmose inverse) est entrée en service en 2013, permettant de tripler la capacité de dessalement de l’île…

Durant notre journée singapourienne, nous battrons notre record de marche à pied avec un total de 22 km. Merci Nico pour ton podomètre je ne sais pas comment on aurait fait sans mdr.

Pour les adeptes des plantes et arbres, la galerie suivante devrait vous plaire… Orchidées, hibiscus, cactus, baobab, etc. Ces photos ont été prises dans les 2 dômes gigantesques (Flower Dome et Cloud Forest) qui constituent les jardins de la baie de la Marina. 50 hectares de littoral ont ainsi été asséchés pour permettre au poumon vert de Singapour de voir le jour… En nous baladant, nous croisons à plusieurs reprises des mamans poussant leurs teckels dans une poussette et des familles jouant au cerf-volant…

Et toujours dans le quartier de la Marina, on peut voir les fameux supertrees… Ce sont des structures métalliques de 25 à 50 mètres, recouvertes de vraies plantes, dont le système d’arrosage provient du système de refroidissement des dômes et dont les panneaux solaires au sommet permettent de stocker de l’énergie en journée afin qu’ils soient éclairés la nuit venue… Une passerelle permet de se balader d’un supertree à l’autre. Ajoutez à cela le Marina Bay Sands à l’arrière (hôtel supra luxueux avec 3 tours et 55 étages) surmonté du Sky Park (sorte de long navire à cheval sur les 3 tours et capable de contenir trois A380, disposant d’une piscine olympique à débordement, de jacuzzis, de jardins et restaurants top classe), voilà qui vend du rêve non ?

Bon voilà nous quittons Singapour, et revenons en Malaisie. Direction Malacca. Ville historique, ancien grand comptoir britannique, classée UNESCO en 2008. La place rouge et le quartier de Chinatown sont aujourd’hui les quartiers touristiques par excellence. Une balade le long des canaux permet de souffler un peu en s’éloignant de l’agitation caractéristique de toute ville qui se respecte. Nous apercevrons quelques vestiges de l’époque portugaise, de beaux bâtiments de l’époque hollandaise, de nombreux temples et mosquées… Et bien évidemment une forte communauté chinoise et de la bonne bouffe ! A noter aussi les becak (pousse-pousses) super customisés qui s’illuminent de mille feux la nuit et le tout en musique pour le plus grand bonheur des touristes prêts à payer 4€ le kilomètre !

Nous rentrons à Kuala Lumpur, la boucle est bouclée et il est temps pour nos amis de rentrer en France. Et oui il faut bien que certains travaillent sur cette Terre… Nous passerons quand même une dernière journée en ville afin de faire du shopping de dernière minute, de manger du sate ayam (brochettes de poulet), des sushi et des desserts Häagen-Dazs !! C’est bien d’avoir des amis généreux lol. Enfin, nous prendrons le train pour rallier Batu Caves à 13 km au nord de la capitale. Ce site est constitué d’immenses grottes calcaires qui abritent un temple hindou. Au départ de la statue dorée représentant une divinité (43 mètres de haut), une série de 272 marches permet d’accéder au temple en question qui pour le coup n’a rien de spectaculaire. De nombreux singes suivent de près les touristes qui ont eu la bonne idée de prendre de la nourriture avec eux…

Voilà ainsi s’achèvent nos 5 semaines en Malaisie. Sur un coup de tête, et afin de faire quelques économies, nous repartons demain pour l’Indonésie pour 1 mois (le 7ème et dernier). Notre parcours démarrera au centre de Java avant de progresser vers l’Est jusqu’à atteindre Bali et les îles voisines (Gili ou Lembongan). Puis, nous continuerons notre itinéraire comme prévu à savoir le Laos début octobre…

Prochain article vers le 6 octobre ;-)