D'ici et la bas

Indonésie… De Java aux îles Gili

C’est parti pour un 7ème et dernier mois en Indonésie. Nous revenons à Jogjakarta (Java centre). On retrouve avec plaisir le sourire indonésien, des prix moins élevés qu’en Malaisie, l’animation de Jogja avec sa rue principale et son kraton (palais du sultan).

Jalan Malioboro à Jogja… Rue toujours très animée avec ses boutiques de batik, ses becak, ses warung et ses spectacles!

On en profite pour aller visiter le site archéologique mythique de Prambanan, à 17 km de là. Il s’agit des plus beaux vestiges (construits entre le VIIIème et le Xème siècle) de la période hindoue qu’a connue Java. On retrouve des éléments shivaïstes et bouddhiques dans l’architecture et la sculpture des temples. Abandonné pendant des siècles, ce site a commencé à être restauré qu’en 1937. Bien que Prambanan ait souffert au fil du temps (tremblements de terre à répétition dont le dernier en 2006, chercheurs de trésors, etc.), son classement à l’UNESCO en 1991 lui permet aujourd’hui de bénéficier d’un programme de restauration accru. 8 temples majeurs (appelés Candi – le plus grand faisant 33 mètres de haut) et 8 temples mineurs se dressent dans la plus haute cour centrale. Il s’agit d’un des sites les plus visités en Indonésie avec Borobudur et le volcan Bromo.

Nous prenons le train pour Solo et retrouvons notre amie Lisma et sa famille. Nous en profitons pour nous balader en ville, évitons soigneusement de nous rapprocher du bureau de l’immigration qui nous avait fait bien galérer il y a 3 mois (on voulait à ce moment là une 3ème et 4ème extension de visa mais on était hors délai ce qui n’avait pas simplifié les choses!). On passera devant le marché de Solo, son kraton, sa grande mosquée… On prendra aussi un scooter pour nous déplacer vers Sragen, afin de voir la famille et les environs…

Nous partons cette fois pour Java Est avec un passage à Malang, à 8h de bus de Solo. Il s’agit d’une grande ville (770 000 habitants), relativement paisible et connue aussi pour ses universités indonésiennes. A la base cette ville fut fondée par les néerlandais au XVIIIème siècle et prospérait grâce aux nombreuses plantations de café sur les collines autour. Aujourd’hui, il ne reste pas grand chose à y faire si ce n’est voir la place du tugu, le marché aux animaux, son sate kambing (brochettes d’agneau sauce cacahuètes) et quelques vieux bâtiments de l’époque coloniale.

Ouais j’ai peur des serpents et alors?! Beaucoup de chats, d’oiseaux, de rongeurs et de singes en cage aussi… Mais évidemment Thierry ne filme que que le moment où j’ai pris mes jambes à mon cou… Grrrr

Nous décidons de raccourcir notre séjour à Java. Tant pis pour les grandes étendues de sel et les grandes courses de taureaux de septembre-octobre sur l’île de Madura au Nord du Surabaya… Une fois n’est pas coutume, nous cherchons une agence de voyages afin de pouvoir aller sur le gunung Bromo et le kawah Ijen de nuit. Ces 2 sites exceptionnels sont en effet loin de tout et trop difficiles d’accès en transport en commun.

Nous avons de la chance et partagerons notre trip dans un minibus confortable avec seulement un couple de français sympa (Greg et Tiphaine), un chauffeur et notre guide anglophone, Yien. La grande classe (être hors période touristique a du bon)!

Attention programme intensif !! Départ minuit de Malang, arrivée 3h du mat au point de vue du site du Bromo, petit café, attente dans le froid jusqu’au lever du soleil à 5h, embarquement dans une jeep pour traverser le désert de sable gris volcanique qui entoure le site, un peu de marche jusqu’au bord du cratère du Bromo (2392 mètres d’altitude) avec ses fumées qui sentent l’œuf pourri. Puis on redécolle vers 9h en jeep, puis minibus, on roule on roule jusqu’à 16h afin de rejoindre un village situé en contrebas du Kawah Ijen. Un petit tour dans les sources d’eau chaude, un bon repas accompagné de bières, et dodo à 21h car départ à 1h du mat pour le kawah Ijen. 1h de minibus plus tard, nous entamons notre montée à pied durant près de 2 heures à l’aide de nos frontales. Arrivés en haut (2368 mètres d’altitude), on enfile les masques censés nous protéger des émanations de soufre (humm humm) et on descend dans le cratère entourés des fameuses flammes bleu visibles la nuit seulement. Par moment le vent tourne, la fumée vient sur nous et on se retrouve à suffoquer et à avoir les yeux en feu. Beaucoup de touristes font demi-tour d’ailleurs et se contentent de rester en haut du cratère. En bas, nous voyons des porteurs de soufre chargés de 70-90 kg de minerai. On apprend qu’il y aurait environ 300 ramasseurs (des hommes exclusivement) qui y travaillent 6 jours sur 7. En général ils font 2 allers-retours jusqu’au parking par jour soit à plus de 6 heures de là vu la vitesse où ils avancent. Leur journée commence vers 2h du mat. Tout ça pour gagner dans les 10€/jour au total (à raison de 6 centimes d’euro par kg)! Une misère même pour l’Indonésie… Et je ne parle pas des nombreux problèmes respiratoires (ça ne les empêche pas de fumer des kretek au clou de girofle comme tout bon indonésien qui se respecte), des problèmes de dos et genoux, des maux de tête et de l’espérance de vie sévèrement raccourcie. Ce soufre d’excellente qualité, recueilli par condensat des fumées brûlantes au travers de canalisations et de bidons éventrés, sera par la suite envoyé à Surabaya afin de répondre à la demande des industries en cosmétiques, en pharmaceutiques, en engrais et pesticides.

Certains ramasseurs, qui ont appris l’anglais basique au contact des touristes, se convertissent en guides et ainsi arrondissent leur fin de mois…

Le soleil pointant enfin le bout de son nez, nous remontons au sommet du cratère (et quittons nos masques!!) et profitons de la vue panoramique avec le somptueux lac de soufre turquoise en contrebas (2148 mètres d’altitude). La dernière grosse éruption date de 1936 même si l’accès a déjà été à maintes reprises interdit par mesure de sécurité (mars 2012 pour la plus récente alerte).

Enfin, vers 11h on revient au parking, on déjeune et on file à l’embarcadère pour les ferry pour Bali à 2h de là. On arrivera ainsi complètement lessivés à Bali en début d’aprem et on mettra 2 jours à nous en remettre… Ça c’est du programme intensif non ?!!

Voilà donc quelques photos du Bromo…

… et du Kawah Ijen…

Impossible pour moi de soulever ces 85kg… Et encore moins de marcher 6 heures avec pour gagner 5€ au final… La plupart font 2 voyages par jour soit un gain de 10€/j dans des conditions infernales!

Notre première étape à Bali se fera à Pemuteran, à la pointe Nord-Ouest de l’île. Du repos donc ! On y fêtera aussi l’anniv à Thierry et nos 1 an de voyage !! un bungalow avec piscine, 2 plongées vraiment sympa sur les îles Menjangan juste à côté, et une journée en scooter pour visiter les environs avec de petits villages et des chemins à flanc de montagne. Les « hello mister » ne sont pas loin comme quoi même à Bali il existe encore des endroits bien reculés du tourisme. On apercevra quelques temples hindous, quelques mosquées aussi (la côte nord de Bali étant en partie musulmane), et des champs de vignes, de caféiers, de cacaotiers et de girofliers.

Nous reprenons la route, changeons 3 fois de bemo en longeant la côte nord pour arriver à Tulamben. Hôtel sympa, et plongée de nuit sur l’épave du Liberty en mode VIP… Et oui je me retrouve pour 30€ à faire une plongée seul avec le moniteur indonésien. Quelques mérous, des poissons perroquets à bosse, des nudibranches… Et bien sûr l’épave avec quelques passages étroits qui te mettent un bon frisson d’adrénaline. Une nuée d’étoiles m’accueillera une fois la plongée finie… Bagus !

Le lendemain, on prend le bateau rapide direction les îles Gili. Il s’agit de 3 petites îles situées à la pointe Nord-Ouest de Lombok. On fera 3 jours à Gili Trawangan et 3 jours sur sa petite sœur, Gili Air. Là-bas, le seul moyen de locomotion est le vélo ou les becak tirés par des chevaux. Comme vous pouvez le voir plus bas, il s’agit surtout pour nous de prendre du bon temps car à part la plage, la plongée et éventuellement faire la fête dans les bars, il n’y a pas grand chose… Le tour de l’île se fait en 2 heures à pied. Nous logerons à chaque fois dans des bungalows à l’intérieur des villages car le front de mer est juste inabordable niveau prix. J’en ai profité pour tester la plongée sur place et j’ai été bien déçu. Bon ok sur 2 plongées j’ai pu voir 3 requins, 1 tortue mais très très peu de coraux et une biodiversité limitée. Sans compter que comme il s’agit d’îles extrêmement touristiques, on était genre 30 plongeurs par bateau… Une vraie industrie bien rodée avec des dizaines de clubs pour pas grand chose à se mettre sous la dent ! Voilà fini pour nous les plongées maintenant nos prochaines destinations ne s’y prêtant pas (sans compter le budget). Au total, j’aurai fais 51 plongées dont 30 en 1 an de voyage… Pas mal ! Les meilleures en Asie resteront pour nous les îles Perhentian et Tioman en Malaisie…

Voilà donc quelques photos de Gili Trawangan…

… et de Gili Air (un peu plus sauvage mais toujours très touristique)…

Bateau pour Bali. Direction Sanur, ville à l’Est de Kuta, qu’on ne connaissait pas encore… Ben pas grand chose d’intéressant au final. Quelques boutiques touristiques, quelques resto assez chers, et une grande plage de plusieurs kilomètres bordée de resto et d’hôtels huppés. Pas mal d’agences proposent aussi de partir d’ici pour Nusa Lembongan mais bon c’est assez cher là bas aussi et nous y étions déjà allés en 2008 et 2010 alors…

Une petite virée en scooter un matin nous permettra de voir le grand marché de Denpasar et de nous éloigner des foules de bule bule (blancs).

Enfin, nous prenons le bus pour Kuta afin de passer 4 jours entre shopping (mon roulement sur 3 T-shirt arrive à bout), lessive, et surtout piscine, massages, et écrire le présent article avec un wifi correct… Dans 2 jours, on décolle pour le Laos et on entame nos 4 mois en Indochine avant de partir 1 mois pour la Birmanie et enfin 2 mois en Inde. Tout un programme!!

RV début novembre pour nos aventures laotiennes !