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Cambodge… Virée en pays khmer

 

Après 1 mois passé au Cambodge il est temps pour nous de vous faire partager nos aventures dans ce magnifique pays, particulièrement riche en sourires et échanges spontanés malgré une histoire difficile qui affecte encore aujourd’hui l’ancienne génération. Comme vous l’avez lu (ou pas), j’ai posté il y a 5 jours un article assez complet sur l’histoire du pays et quelques clés pour mieux comprendre le Cambodge d’aujourd’hui…

Nous avons donc quitté le Laos par voie terrestre direction la petite ville de Kratie. Le trajet qui devait durer 5h a en fait pris 10h, entassés comme des bêtes dans un minivan sur une route chaotique… Le bonheur ! Ici, peu de choses à faire mais une impression de bout du monde loin de l’effervescence typique des villes. Le Mékong longe la ville, un marché se tient tous les matins devant notre guesthouse. On observe que les jeunes (et moins jeunes) portent des bonnets multicolores, des sortes de pyjamas et se trimballent pour certains en pantoufles. Why not ?! Pour s’occuper les mains entre 2 ventes, les femmes font des canevas (sorte de broderie sur support pré-dessiné) qui serviront par la suite de décoration murale ou autre.

Un petit tour en vélo, 1 dollar pour traverser à bord d’une pirogue, et nous voilà sur l’île en face (Koh Trong) entourés de femmes rentrant sur leur île après le marché matinal. Une piste fait le tour de l’île et en 1 heure de vélo nous croiserons une succession d’habitations sommaires sur pilotis, des enfants jouant aux billes, des enfants criant « Hello Mister », des vaches, rizières et plantations de pomélo (fruit)… Un petit coin de paradis hyper calme.

Le lendemain, on décide de garder les vélos et de se balader dans les villages plus au nord. Exit donc la balade touristique pour apercevoir les dauphins d’eau douce pour les mêmes raisons que lorsqu’on était aux 4000 îles au Laos… Encore une fois, on aura droit à un millier de « hello-mister » (ce qui par la suite ne nous est plus arrivé au Cambodge car endroits plus touristiques), des maisons en bois plus ou moins délabrées sur pilotis, des rizières, des vendeurs ambulants de riz cuit dans du bambou et lait de coco (un régal!)… et une fabrique de briques dont la plupart des ouvriers ont moins de 12 ans ! Le travail des enfants est particulièrement visible au Cambodge qui reste l’un des pays les plus pauvres de la planète malgré une croissance continue depuis une bonne vingtaine d’année.

Exemple de l’exploitation des enfants au Cambodge dans des conditions précaires…

Nous quittons Kratie pour Siem Reap, ville nettement plus développée et bruyante… Beaucoup de route, à 5 sur 3 places dans le minivan le bonheur… au moins la route est bonne c’est toujours mieux que dans l’extrême nord du pays ! Nous avons de la chance et tombons le 1er jour de la fête des eaux (qui correspond à la pleine lune du mois de novembre selon les traditions bouddhistes). S’en suivront 3 jours de fête avec de nombreux participants, des stands de bouffe à foison (dont des trucs trop bizarres du style insectes grillés, brochettes de serpents, mygales et sauterelles grillées, etc.). Bon je ne vous cache pas que je suis un flippé de la bouffe et que nous ne les goûterons qu’avec nos yeux… On a quand même testé des brochettes de viande pas très nettes et des mélanges de fruits avec du sel et du piment (beurk). Le soir tombé, les feux d’artifices et les lampions dans les airs étaient à l’honneur. Il paraît que pour chaque lampion lâché il faut faire un vœu. Plus drôle, la tradition de mettre des sortes d’offrandes flottantes dans la rivière… Certaines étaient en forme de cœur, plein de couleurs, avec à chaque fois une bougie allumée au centre et un petit billet… Les gens refilent ça aux gamins qui partent alors habillés dans l’eau pour s’assurer du bon déroulement de l’opération… et récupèrent au passage le petit billet de 500 riels (12 centimes d’euro). Les photos de nuit ne sont pas de très bonne qualité mais vous aurez quand même un petit aperçu… Et puis n’oublions pas les divers marchés très touristiques, la rue de la soif qui ferait presque penser à Khao San Road à Bangkok, et les massages bon marchés mais louches… Beaucoup de gens dans les villes traversées nous proposerons aussi des jeunes filles, du viagra, de la drogue…

Après la fête de l’eau et de bons repas et milkshakes à « l’happy guesthouse », nous entamons notre visite des temples d’Angkor, l’une des 7 merveilles du Monde. L’entrée est à seulement 8 km de Siem Reap et le tuk tuk se révélera être un bon moyen pour y aller car bon marché et ça évite de pédaler sous 40°C en pleine journée ! Effectivement, c’était juste magnifique malgré un côté trop touristique spécialement sur LE temple mythique d’Angkor Wat (plus de 2 millions de visiteurs par an dont la plupart d’origine asiatique donc souvent crado et bruyants). Le pass 3 jours est à 40$ chacun une véritable fortune ! Au moins les locaux eux ne paient pas et heureusement vu que le salaire moyen mensuel est de 40 à 100 dollars (avec de fortes inégalités bien sûr comme tout pays extrêmement corrompu), sans congés payés ni retraite ça va de soi. D’ailleurs, petit aparté, si je vous parle en dollar, c’est qu’en 1991 lors des accords de Paris qui ont mis fin à la guerre avec les khmers rouges (même si les derniers combats ont perduré jusqu’en 1998 après la mort de Pol Pot qui aura passé moins de 1 an en taule), les ONG et l’ONU ont investi des milliards de dollars dans le pays et ainsi depuis, la monnaie locale (4000 riels = 1 dollar) ne sert plus que de petite monnaie et tout le reste se passe en dollar.

Revenons donc aux temples d’Angkor (qui veut dire « Capitale » en khmer). Je vais faire simple et ne pas trop détailler… Angkor est en fait un site qui s’étendait sur près de 3000 km2, avec de nombreuses villes et villages dans une nature luxuriante et un système hydraulique perfectionné avec des digues et réservoirs d’eau immenses. Le réservoir du baray occidental faisait pas exemple 8 km de long sur 2 km de large, et était en relation avec les canaux et digues. De nombreux esclaves étaient employés évidemment. L’apogée de la civilisation khmère a été du IXème au XIVème siècle avec de grands monarques tels que Yasovarman 1er, Sûryavarman II, Jayavarman VII. Ce dernier, au XIIème siècle, a d’ailleurs introduit le bouddhisme alors que jusqu’à présent l’hindouisme restait majoritaire. A ce moment là le royaume était prospère et très étendu ; il couvrait les territoires actuels du Cambodge, du Sud Vietnam, de la Thaïlande et du Laos. Puis une série de trahisons, de désastres environnementaux (inondations, surpopulation, déforestations), des frontières trop grandes donc difficiles à contrôler, et le développement du royaume d’Ayutthaya en Thaïlande auront raison de l’empire khmer. En 1430, les siamois (= thaïlandais) profitant de l’affaiblissement de l’empire vont piller et saccager les temples parmi lesquels de nombreux bouddhas d’or et pierres précieuses qui se trouvent désormais au Myanmar. La plupart de ce qu’il reste de la vaste cité retombera dans l’oubli et la jungle y reprendra ses droits rapidement même si les temples ne furent jamais complètement abandonnés. En 1860, le botaniste français Henri Mouhot redécouvre les ruines et en fait part au reste du Monde. Bien évidemment seuls les temples, qui sont pour la plupart la tombe d’un roi et/ou la maison des Dieux, subsistent car tout le reste – y compris les palais royaux – n’étaient jamais construits avec des pierres… Les matériaux utilisés pour les temples étaient plus exactement des briques, du grès, ou de la latérite. Il fallut attendre 1907 pour que les travaux de restauration puissent voir le jour, le site ayant été en territoire siamois jusque là… Des archéologues de renom au XXème siècle donneront leur vie à la restauration d’Angkor comme Henri Parmentier, Henri Marchal, les Groslier père et fils. Durant l’occupation des khmers rouges (1975-1979), qui fit entre 2 et 3 millions de morts (30 à 35% de la population totale), les temples furent peu touchés et les milices armées se contentèrent de décapiter une bonne partie des bouddhas car toute religion était alors considérée comme réactionnaire et source de conflits par le régime en place. Beaucoup de mines antipersonnel (balancées aussi bien par les khmers rouges que par les militaires) jonchent toujours cette région comme tout l’ouest et le nord du pays donc mieux vaut rester sur les chemins balisés si on ne veut pas se retrouver amputé. Enfin au début des années 90, après les accords de paix, les temples principaux furent classés à l’UNESCO soit une superficie de 400 km2. Depuis lors, de nombreux pays participent à la restauration comme la France, le Japon, l’Inde, la Suisse, les Etats-Unis…

Avec notre tuk tuk, nous allons donc de temple en temple sur 3 jours et visitons Angkor Wat (emblème du Cambodge), Angkor Thom (dont le Bayon à son centre très connu avec ses nombreuses statues de géants à 4 visages), Ta Keo (pyramide massive sur plusieurs niveaux), Ta Phrom et Preah Khan (connus pour les racines énormes de fromager envahissantes et le tournage de Tomb Raider avec Angelina Jolie)…

Voici donc quelques photos de Angkor Wat…

Et des autres temples dans l’ordre mentionné…

Nous quittons Siem Reap après 1 semaine particulièrement riche en bons moments et découvertes. Direction Battambang, deuxième ville du pays. Fondée au XIème siècle, cette ancienne capitale a été à 2 reprises sous le contrôle des thaïlandais, avant de récupérer son indépendance grâce aux français. Ici le principal intérêt est la visite des environs.

Le bamboo train c’est un truc artisanal qui permet de profiter du chemin de fer, depuis longtemps désaffecté par manque d’entretien, pour rallier différents villages ou rizières. Encore utilisé par les locaux le matin, ce moyen de locomotion est clairement destiné aux touristes le reste de la journée… Une des particularités est qu’étant sur une seule voie il est fréquent de démantibuler les wagons afin de laisser passer celui qui arrive à contre-sens… Une expérience sympa tout de même et à faire rapidement car un projet d’extension et de réhabilitation de la voie ferrée est en cours !

Après avoir testé le bamboo train au coucher de soleil, nous prenons un tuk tuk le lendemain et faisons une grande boucle : Phnom Sampeu (alias killing cave), le temple du Banan, un village de pêcheurs et de magnifiques paysages. Merci à notre chauffeur Jerry qui a su nous donner de bonnes explications en anglais et même un peu en français !

Phnom Sampeu est une colline située à 13 km de Battambang. Les khmers rouges ont entassé des tas de gens dans une pagode, les ont laissé crever de faim et de soif durant 4 jours. Les survivants été conduits et jetés dans une grotte à proximité sur une hauteur de 35 mètres. Malgré cela, certains survivaient encore et agonisaient lentement. On estime à plus de 10 000 le nombre de personnes qui ont fini leur vie dans cette grotte entre 1975 et 1979, dont au moins 500 enfants. Histoire de contraster avec l’horreur que représente ce lieu, on ne peut qu’admirer la vue panoramique au sommet de la colline…

Voici quelques photos du wat banan à 22 km de Battambang et de ses tours datant du XIème siècle. Ce fut aussi une position stratégique tenue par les khmers rouges qui pouvaient voir à des lieux à la ronde…

Et quelques photos de la campagne environnante…

Nous tombons sur une ferme de crocodiles. L’employée qui nous reçoit est très sympa et nous apprend qu’il y a ici 1400 crocodiles dont 400 adultes. Inutile de vous dire que ça pue ! Les plus jeunes (vendus 35 dollars l’unité) sont destinés aux chinois pour l’élaboration de médicaments traditionnels. Les jeunes croco de 5 ans (120 dollars l’unité) seront pour les vietnamiens et serviront de nourriture. Enfin, les plus vieux qui ont 30 ans et qui mesurent dans les 4 mètres (600 dollars l’unité) seront destinés aux thaïlandais qui se serviront de la peau comme cuir pour la confection de ceintures, chaussures… Au niveau de leur alimentation, les crocodiles reçoivent quotidiennement leur dose de rats des campagnes (meilleurs que ceux des villes parait-il), de serpents et de poissons. L’employée en question me confiera aussi que comme beaucoup de cambodgiens elle n’est jamais allée à l’école, qu’elle a appris l’anglais en travaillant, qu’elle se faisait 40 dollars par mois en travaillant 7 jours sur 7… On est finalement revenu au centre-ville à 3 sur son scooter car elle avait prévu d’aller au marché.

Mention spéciale pour la troupe du cirque de Battambang qui présente des spectacles le soir du jeudi au lundi inclus sous un petit chapiteau. Il s’agit au départ de jeunes enfants pauvres à qui on propose d’intégrer une école de cirque et qui quelques années plus tard font le show. Bon ces jeunes ont entre 15 et 18 ans donc il ne faut pas s’attendre à des tours de malade non plus mais l’ambiance est sympa et on sent qu’il y a pas mal de boulot derrière autant pour les chorégraphies que pour la mise en scène… L’entrée à 10$ est assez chère mais c’est une bonne action à encourager je pense ! Leurs professeurs, plus professionnels, font le show à Siem Reap sinon…

Nous partons pour le village de Kompong Chhnang, sur les bords du tonlé sap. Je rappelle que le tonlé sap, en plus d’être riche en poissons, est le plus grand lac d’Asie du sud-est, capable de quadrupler sa superficie quand le Mékong est trop rempli lors de la saison des pluies (principe des vases communicants).

Une petite balade en vélo nous amènera dans les campagnes environnantes au milieu des rizières…

Le lendemain matin, nous partons visiter durant 2 heures les villages flottants où vivent surtout des vietnamiens immigrés ainsi que des minorités musulmanes. Avec des rames et notre petite embarcation, nous voyons des familles vivant leur petite vie pépère, des épiceries ambulantes, des pêcheurs au filet, une mosquée flottante, une école chrétienne flottante… L’impression de vivre hors du temps ! Un régal et loin des sentiers touristiques qui se concentrent plus dans la région de Siem Reap.

Nous nous dirigeons cette fois vers la capitale, Phnom Penh et ses 2 millions d’habitants. A nouveau nous nous faisons sans cesse alpaguer par des tuk tuk, vendeurs d’herbes et autres. La ville est bruyante, embouteillée, et on observe pas mal de prostitution et de gens dormant sur le trottoir ou faisant les poubelles. Les vols à l’arraché sont très fréquents parait-il… A côté de ça des voitures de compet genre porsche ou hummer sillonnent les grandes avenues. A noter aussi pas mal de marchés plus ou moins crado, et la possibilité pour Thierry de faire faire des lunettes progressives à sa vue (qui n’est plus la même qu’au moment où nous avons quitté la France) pour pas cher et en moins de 1 heure dans une boutique de central market (shop Theary N°E.173-174-175 / theary174@yahoo.com).

La ville de Phnom Penh nous laisse des sentiments mitigés. On ne s’y sent pas super à l’aise à cause de la mendicité et du brouhaha permanent. Une grande esplanade longeant le tonle sap où les cambodgiens aiment se retrouver finit au niveau de l’embouchure avec le Mékong. On voit aussi pas mal de bâtiments de l’époque du protectorat français (1863-1953).

A voir à Phnom Penh, l’esplanade le soir, le palais royal et la pagode d’argent (avec le fameux bouddha d’émeraude), le musée national des beaux-arts, le musée du crime génocidaire S-21 (dans ce qui fut autrefois le lycée français Tuol Sleng avant de devenir un lieu de torture et qui aurait « accueilli » près de 15 000 personnes), le petit temple wat phnom qui surplombe la ville, et les marchés. Certains nous conseillaient d’aller au camp d’extermination de Choeung Ek (environ 20 000 morts entassés dans des fosses immenses et provenant principalement du S-21) à 15 km de la ville mais après le S-21 on en avait vu suffisamment. Il y a un film assez connu nommé « la déchirure » (killing fields) pour ceux qui voudraient en savoir plus…

Nous arrivons à la dernière grande étape de notre parcours cambodgien… la côte du Sud. Enfin de la plage après plus de 2 mois sans se mettre en maillot !

Nous choisissons de passer nos premiers jours sur la plage de Otres, à 10 km de Sihanoukville. Plage de sable blanc, bons resto, petit bungalow sympa… mais une tonne de vendeurs qui défilent sans cesse sur le sable !! Parait-il qu’il aurait fallu aller tout au bout de la plage (Otres 2) pour être tranquille… Je profite d’ailleurs d’avoir du temps à tuer pour rédiger l’article précédent sur le Cambodge…

Puis nous changeons d’ambiance et décidons de nous installer en plein cœur de Sihanoukville. Au programme : soirées arrosées avec des anglais, resto, cure de TV5monde, et cartes postales. Mention particulière pour le « Monkey republic » où nous avons fait des rencontres sympa et picolé pour pas trop cher. La plupart des gens allaient passer 2 ou 3 jours sur l’île de Koh Rong (où TF1 a tourné Koh Lanta il y a pas si longtemps) mais bon pour glander sur une plage on a estimé que ça ne valait pas le coup de payer 20$ chacun de traversée aller-retour… Une autre fois peut-être ?

Enfin, nous profitons d’avoir encore 3 jours dans le pays (contraintes de visa comme d’hab) et allons sur Kampot, village un peu plus à l’Est et très proche du delta du Mékong au Vietnam.

Ici, la vie est plus calme, moins de touristes et de sollicitations aussi. La région, aux mains des khmers rouges jusqu’en 1998, est connue pour ses nombreux bâtiments de l’époque française et pour sa production de poivre. Si vous avez l’occasion, essayez une assiette de calamars frits au poivre vert et son riz !! Le coin est réputé aussi pour son marché aux crabes…

Nous ferons une excursion dans le Bokor, ancienne station climatique française du début du XXème siècle. Les expat de l’époque appréciaient la fraîcheur et le calme de ce plateau qui culmine à 1000 mètres d’altitude. Il y avait là haut une église, un casino et une vieille pagode bouddhiste. Le tout dans une atmosphère fantomatique avec la brume qui entoure généralement le plateau. Plus tard, le casino a été converti en prison durant l’époque des khmers rouges, les murs criblés de balles et les cadavres furent précipités dans le vide. En 2007, l’entreprise Sokimex a investi massivement pour faire un nouveau casino et un hôtel luxueux ce qui clairement a dénaturé le site… Dommage ! Le soir, nous faisons un petit tour de 1 heure sur la rivière Stung Sanke qui coupe Kampot en 2 parties mais le soleil était caché par de gros nuages…

Demain nous entamons nos 2 mois au Vietnam. Nous démarrons tout au sud du pays pour remonter progressivement… Prochain article vers Noël les amis !! Or koun charan (prononcez « ankuntran » pour merci beaucoup) !